« Les contes de fées, qui abordent des problèmes humains universels, et en particulier ceux des enfants, s’adressent à leur moi en herbe et favorisent son développement «
Pour Bettelheim, les contes de fées, bien loin de traumatiser les enfants ou de leur donner des faux repères (Brauner), répondent à leurs angoisses.
Ils ont le mérite d’exprimer des réalités que l’enfant pressent mais dont il ne veut pas ou ne peut pas parler.
La mort et la vie sont au centre du mouvement des 12 Frères, presque comme une seule et même chose, dans une troublante promiscuité.
La transformation du réel par ce conte est à l’image de celle du vivant. Rien n’y est figé. Tout y est en permanent changement.
Ce conte nous invite à :
« ouvrir notre perception sur ce qu’on croit être la réalité »
L’histoire en elle-même se déroule dans un temps démesurément long mais le processus de l’accélération, propre au conte, nous oblige à occulter des décénies pour aller à l’essentiel, aux éléments marquants qui font avancer l’histoire.
Le merveilleux réside dans la présence de personnages surnaturels et d’objets magiques.
Le conte merveilleux est coupé du réel, le fabuleux ne s’y trouve ni expliqué, ni rationalisé.
Ce projet est né d’une collaboration de 12 ans entre la Compagnie Rupture de Stock et différentes institutions (F.A.M., Foyers d’hébergement, I.M.E., Foyer de C.A.T….) qui ont fait appel à nous pour intervenir auprès de leur public au moyen de la médiation théâtrale.
Chaque année, un petit groupe de résidents, choisis par l’équipe éducative et soignante, travaillait, « en toute intimité », autour de projets « Théâtre » différents allant de la mobilisation psychique et physique , à la présentation de travaux de création de spectacles : Jérémy Fisher, de Mohamed Rouabhi, Le malade imaginaire, de Molière, La noce chez les petits bourgeois, de B. Brecht, Hier c’est mon anniversaire, d’Eugène Durif… ou des créations collectives associant un travail d’écriture à partir d’un conte ou d’une histoire comme La reine se meurt , le petit chaperon bleu marine, pour ne citer que ceux-là.
Au fil du temps, nous avons eu le sentiment de ne pas parvenir à échapper à un ressenti de routine conduisant, au sein des institutions, à une absence de questionnements sur les projets, et à un investissement très relatif des équipes, en dehors des quelques personnes directement concernées. Il nous est apparu paradoxal que nos interventions soient à ce point établies, et aussi peu questionnées dans la forme.
La créativité dont faisaient preuve nos groupes, que nous tentions chaque année de réactiver par de nouveaux projets, de nouvelles approches, ne pouvait pas être relayée par l’institution et allait s’épuiser.
Avec ce projet, nous souhaitons que les bouleversements inhérents à la pratique théâtrale, partagés avec plaisir par les participants à nos ateliers et nous-mêmes, puissent s’étendre au-delà des portes de nos salles de travail, et atteindre l’ensemble des institutions dans lesquelles nous intervenons.
Nous croyons en la possibilité d’une rencontre autour d’une aventure artistique, au-delà des mots et des explications. Nous avons choisi d’inscrire ce projet dans le temps, et de proposer un parcours, un chemin, que chaque institution peut s’approprier et choisir de suivre à sa manière, le temps qui lui convient, en traçant ses propres boucles et méandres.
Cliquez sur les photos pour démarrer le diaporama