Un site internet pour ceux qui ont du mal à utiliser les sites Internet
Ainsi, pour aider ceux d'entre nous qui ne savent pas utiliser Internet ou qui ont du mal à naviguer sur les sites Internet gouvernementaux, notre gouvernement vient de mettre en ligne un site Internet (1). On se souvient de l'Agence Nationale de Lutte contre l'Illettrisme qui avait lancer un guide au format PDF pour aider les illettrés. On attend avec impatience l'application pour ceux qui ont du mal à utiliser un smartphone.
On peut comprendre la bonne volonté du Secrétaire d'Etat chargé du Numérique (M. Cédric O) qui est à l'origine de cette mise en ligne.
On peut comprendre, mais il est difficile de ne pas sourire. Le site propose donc des conseils, des ressources et tutoriels pour accomplir les démarches numériques essentielles. Par exemple : apprendre à mieux communiquer avec des proches, effectuer des démarches administratives en ligne, même effectuer des consultations médicales à distance, et bien sûr faire ses courses en ligne.
On découvre même un tutoriel pour apprendre à télétravailler. On imagine donc le chef d'entreprise qui, pour maintenir sa production, a convié ses salariés à se transformer en télétravailleurs sans s'être assuré auparavant de leur capacité à pouvoir le faire. Sans doute M. O ne connait-il pas bien le milieu de l'entreprise et encore moins les entrepreneurs.
A la lecture du site, on apprend beaucoup de choses. Par exemple, que M. O a lancé ce site Internet avant même d'avoir les "médiateurs numériques" (je suppose que l'on peut traduire par professeurs) qui peuvent aider les apprenants. Oui, parce qu'il faut que je vous explique. Comprenant sans doute qu'il risquait d'être la risée des réseaux sociaux, il a mis en place un numéro de téléphone non surtaxé : 01 70 772 372.
Vous me connaissez, j'ai donc pris mon téléphone pour tester. Et bien sûr on arrive sur une plateforme de tri. Le premier choix est étonnant : pour appeler un médecin, tapez 1. Heureusement, je ne suis pas malade (du moins pas encore). Pour obtenir un "médiateur numérique", j'ai fait le 2 et j'ai attendu, attendu, attendu et il n'est jamais venu avec ou sans bouquet d'églantines.
Mais notre Secrétaire d'Etat chargé du Numérique a de la suite dans les idées. Pour trouver des "médiateurs numériques", il nous invite à cliquer sur un lien qui nous mène sur : . Ce site est nettement plus moderne que le précédent. On arrive sur une belle vidéo en pleine page qui nous montre un certain Cedric O qui rit de toutes ses dents. Et le bonheur lui va très bien.
En parcourant ce deuxième site, on comprend qu'il ne s'agit pas d'un site gouvernemental, mais qu'il appartient à une société coopérative d'intérêt collectif (Scic) SA (société anonyme) : "La MedNum" dirigée par un certain , visiblement très proche de notre secrétaire d'Etat. C'est la Fonda qui explique bien ce qu'est qui oeuvre "au déploiement d'une mutualisation de services et du portage de projets communs à l'échelle de tout le territoire français."
Je vous laisse lire ces indigestes grandiloquences où l'on apprend que grâce à une "méthode d'intervention agile et innovante, La MedNum est au service des initiatives locales." Je vous livre juste cette étrange phrase : "Cette SCIC permet de structurer un modèle entrepreneurial (la SCIC est société anonyme reposant sur un modèle économique) tout en sanctuarisant la dimension d'utilité sociale et d'intérêt collectif de ces actions."
J'ignore si "La MedNum" est utile. J'ose penser qu'elle l'est. Vous trouverez sur cette tous les projets soutenus et/ou accompagnés par cette SCSI SA. Peu d'explications en réalité. A vous de vous faire une idée. Pour ma part, je sais que le "médiateur numérique", censé me venir en aide sur le site réservé à ceux qu'internet rebute ou désole, était aux abonnés absents.
En savoir plus
(1)
Nous venons d'apprendre que Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des comptes publics, a lancé lundi 30 mars un "appel à la solidarité nationale" pour aider les entreprises en difficulté. Les particuliers et les entreprises qui le souhaitent "pourront le faire prochainement, via une plateforme de dons que nous allons mettre en ligne", a-t-il indiqué. Cet homme appartient à un gouvernement qui a supprimé l'ISF, qui à instauré une flat tax à seulement 30% et à supprimé l'exit tax. Les pertes cumulées pour l'Etat Français à cause de ces décisions sont chiffrées à 19 milliards d'euros par an. Nous informons donc le ministre que la plateforme existe déjà : .