Vous vous demandez sans doute ce que vient faire François Fillon dans la réforme actuelle des retraites. Réforme qui risque bien de mettre des millions de Français dans la rue. Est-ce que nous en sommes là par un "manque de pédagogie" de la part du gouvernement ? Ou bien serait-ce plutôt que l'immense majorité des Français a parfaitement compris, avec ou sans pédagogie ? Pourtant, sur le papier, le projet se défend : 100 euros cotisés donneront droit à 5,50 euros de retraite par an à chaque travailleur qui se verra appliquer un même taux de cotisation fixé à 28 %. Plus transparent et équitable que ça, difficile de faire mieux. Surtout si on le compare avec le système actuel. Système dont, selon le régime auquel vous appartenez ainsi que la date de votre départ à la retraite votre taux de cotisation et la période prise en compte, le montant de votre pension peut varier creusant des inégalités difficilement justifiables. Certes, il faut considérer que ces "inégalités" reposent sur des luttes sociales qui ont pu permettre que certains partent plus tôt avec une meilleure pension grâce au "régime spécial" (créé souvent après de grosses grèves) auquel ils ont cotisé. Il faut rajouter qu'aucun de ces régimes ne calcule la future pension sur la moyenne des 25 meilleures années (comme dans le régime général) mais le plus souvent sur la moyenne des 6 derniers mois. Le retraité part avant 60 ans et sa durée de cotisation est inférieure aux 43 annuités du régime général. Pour être complet, ces régimes présentent globalement des ratios démographiques entre actifs et pensionnés plus faibles que le régime général. Le financement global est assuré par les cotisations salariales et patronales plus élevées que dans le régime général et de subventions d'État. En France, les régimes spéciaux de retraite bénéficient aux employés de : SNCF, RATP, EDF, GDF, armée, marins, clerc de notaire, Opéra de Paris, Comédie-Française, retraités des mines, élus de l'Assemblée nationale et du Sénat, Banque de France, Port autonome de Strasbourg, Port autonome de Bordeaux, Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, Régime des Cultes, etc. En 2019, cela représente 500 000 actifs pour 1,1 million de pensionnés pour l'ensemble des régimes spéciaux. Donc 1,6 millions de personnes en tout, ce qui est très peu. Le régime général, pour sa part, accueille 18 millions d'actifs pour 15 millions de pensionnés, soit 33 millions de personnes. Pourquoi vouloir absolument supprimer les régimes spéciaux qui finalement concernent aussi peu de monde ? D'autant plus que l'on sait déjà que certains ne seront pas supprimés : armée, police, marins, élus de l'Assemblée nationale et du Sénat, Banque de France, Opéra de Paris et Comédie-Française. Après ce rapide portrait des "régimes spéciaux" abordons maintenant les choses qui fâchent. Le taux de cotisation pour les salariés, dans la réforme Macron, est fixé à : > 28,12% jusqu'à 40 000 euros (plafond de la sécurité sociale), > 12,94% entre 40 000 et 120 000 euros (3 fois le plafond de la sécurité sociale), > 2,81% au-delà de 120 000 euros Cette disparité était commentée par l'économiste Thomas Piketty ce matin même sur France Inter.
La valeur du point est aussi dans l'oeil du cyclone. Et c'est là que François Fillon intervient. La vidéo ci-dessous date du 10 mars 2016. François Fillon, alors en campagne pour les primaires de la droite, explique devant un aréopage de patrons, ce qu'est exactement la retraite par points dont M. Macron s'est totalement inspiré bien sûr.
Enfin, last but not least, plusieurs mensonges du gouvernement viennent rajouter à la confusion. Le plus gros de ces mensonges concerne l'endettement des caisses de retraites et de la sécurité sociale. Il existe en France, depuis 1996, un organisme dénommé : "Caisse d'Amortissement de la Dette Sociale (CADES)". Sa mission est de financer et d'éteindre la dette cumulée du régime général de la Sécurité Sociale. La lecture de la lettre du Président du Conseil d'Administration de la CADES, Jean-Louis Rey, vous expliquera en quelques lignes la bonne santé financière de la sécurité sociale. Pourquoi dire le contraire sur tous les plateaux de télévision ? En ce qui concerne les retraites, le mensonge est encore plus gros. Nous avons choisi de vous montrer une vidéo diffusée sur la chaîne BFMTV dont on connait les accointances avec le gouvernement et le président de la République. Gilles Raveaud, professeur d'économie, était l'invité de l'émission "Les Experts" diffusée sur BFM Business le 25 novembre 2019.
Cette dernière vidéo n'explique pas la réforme des retraites. En revanche, elle décrit l'état de la France mieux que ne le ferait un colloque de sociologie à la Sorbonne. En 4.44 minutes, l'acteur Vincent Lindon nous lâche ses mots pour dépeindre nos maux. Merci.
C'est notre contribution au débat sur la réforme des retraites. Ce sujet nous intéresse tous, nous impactera tous. Et chacun doit essayer de bien comprendre ce qui est en jeu. Nous espérons vous y avoir aidé un peu. En savoir plus Dominique Seux est éditorialiste économique sur France Inter et directeur délégué de la rédaction du journal Les Echos. La fake news de Dominique Seux sur les retraites Le site Réforme des retraites vous permettra de calculer le montant de votre retraite avec la réforme Macron. Ce site donne également des chiffres et des analyses qui contredisent (et c'est bon pour le débat) ceux du Haut-Commissaire aux retraites : Jean-Paul Delevoye.
Brève en copie partielle autoriséeVoici le tag Internet à sélectionner, à copier et à coller dans la page du site où vous allez utiliser cet article. D'avance merci.
La réforme des retraites : c'est François Fillon qui en parle le mieux Vous vous demandez sans doute ce que vient faire François Fillon dans la réforme actuelle des retraites. Réforme qui risque bien de mettre des millions de Français dans la rue. Est-ce que nous en sommes là par un <a href="https://www.loi1901.com/breves_associatives.php?moteur1=1563" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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