Au mois de juin, nous annoncions que la privatisation de nos barrages hydroélectriques était engagée (1). Il s'agit maintenant de privatiser les routes nationales. Un décret, passé inaperçu, daté du 7 octobre 2019 ouvre la privatisation par effet de classement (2). Il s'agit en effet de classer dans la catégorie des autoroutes, une section de la route nationale 79 en Saône-et-Loire. Une vente à la découpe en quelque sorte. Si le programme du candidat Macron prévoyait bien la cession de quelques titres détenus par l'Etat pour la constitution d'un fonds pour l'industrie et l'innovation (10 milliards), il n'a jamais été question de privatiser les barrages, les routes nationales et tout ce qui se prépare. Un président peut-il se permettre de vendre ce que nos impôts ont financé sans nous consulter ? Lorsque l'on voit l'absence totale de collaboration du gouvernement pour mettre en avant le référendum sur la privatisation, ou non, du groupe ADP (3), je crois que la réponse est contenue dans la question. Pouvons nous accepter de voir vendu à des intérêts privés, dont on sait depuis la privatisation des autoroutes que l'intérêt général est cédé avec, ce que les français ont mis des années à construire ? Devons nous accepter avec résignation une situation pour laquelle nous ne sommes pas consultés ? Quel serait le résultat d'un référendum avec une question simplement posée : Etes vous pour ou contre les privatisations ? Serait-ce trop demander à un président de la république de demander son avis au peuple souverain ? La démocratie exige que ce qui se fait en notre nom ait notre assentiment. Est-ce le cas ? L'argument avancé par le gouvernement est le coût des travaux à réaliser pour améliorer l'entretien des routes nationales parfois en très mauvais état. Ne soyons pas crédules. Si elles sont dans cet état, c'est tout simplement que l'Etat applique une vieille antienne ultralibérale : il commence par se désengager d'une de ses missions, pour ensuite constater la situation et brader à des intérêts privés ce qu'il a sciemment abandonné. Ce raisonnement s'applique à la perfection dans le secteur ferroviaire. On commence par réduire le nombre de trains sur les petites lignes ce qui a pour effet de faire baisser la fréquentation. Devant ce constat, il ne reste plus qu'à les supprimer puisque non rentables. Dans le cas des routes nationales, une fois le montant des travaux chiffré, le chiffon de la rigueur budgétaire est agité pour en justifier la cession à des sociétés privées. Ces dernières n'ont plus qu'à se présenter comme des sauveurs providentiels, et exiger au passage une ristourne pour effectuer les travaux. Le sénateur Hervey Maurey, dans une question au gouvernement, posait ainsi les termes de l'équation : "Les sociétés d'autoroute partent du constat qu'aujourd'hui l'état des voiries concédées n'est pas satisfaisant. Elles se proposent donc de récupérer ces sections en échange d'une prolongation de la durée des concessions." Plus philanthrope, tu meurs. La réalité est plus sombre. L'Association des sociétés françaises d'autoroute (ASFA) précise tranquillement que : "le transfert de tout ou partie du réseau national soulagerait le budget de l'Etat, lui permettant de poursuivre les baisses d'impôts." Qu'en termes galants ces choses là sont dites. Echanger une hypothétique baisse des impôts sur le revenu, dont on sait que près de 50% des français n'en paient pas, contre une hausse généralisée des tarifs des péages routiers que tous les conducteurs paieront, c'est un peu fort de café. C'est tout simplement faire payer l'entretien des routes nationales par les usagers des autoroutes. Mais dites-moi, jusqu'où iront-ils dans l'offense ? En savoir plus (1) Ils vont privatiser nos barrages hydroélectriques (2) Décret du 7 octobre 2019 portant classement dans la catégorie des autoroutes d'une section de la route nationale n° 79 en Saône-et-Loire (3) Si vous n'avez pas encore signé (que vous soyez pour ou contre la privatisation d'ADP) le site www.adprip.fr vous donnera toutes les informations nécessaires.
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Ils vont privatiser nos routes nationales Au mois de juin, nous annoncions que la privatisation de nos barrages hydroélectriques était engagée (1). Il s'agit maintenant de privatiser les routes nationales. Un décret, passé inaperçu, daté du 7 octobre 2019 ouvre <a href="https://www.loi1901.com/breves_associatives.php?moteur1=1535" target="_blank">Lire la suite sur Loi1901.com</a>
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